Vue générale du laboratoire de La Chancelle

Le laboratoire

Le laboratoire de La Chancelle est un espace dédié à l’expérimentation, au calme et à la lenteur. C’est ici que les portraits prennent leur forme définitive, non plus sur un écran, mais sur le papier. On y travaille à la lumière tamisée, on pèse, on prépare, on regarde apparaître les images.

Les procédés utilisés sont anciens, lents et exigeants. Le papier est d’abord préparé dans un humidificateur artisanal. Les solutions de platine/palladium ou de Van Dyke sont appliquées à la main, au pinceau, sur la feuille. Chaque geste compte, chaque tirage est unique. Les produits en poudre, comme le révélateur ou le fixateur, sont pesés avec précision avant d’être dilués dans de l’eau distillée. Pendant le développement, les cuvettes sont doucement bercées, comme si l’on veillait sur l’image en train de naître.

Il ne s’agit pas seulement d’imprimer une photographie, mais de la révéler, lentement, dans la matière même du papier. Le temps long du tirage rejoint celui du portrait.

Dans cet espace calme, la musique accompagne parfois les gestes. Sur le rebord de la fenêtre du laboratoire, un buste de Beethoven semble observer les lieux, immobile et attentif. Ici, les notes de Bach, Mozart ou Beethoven résonnent en sourdine, comme une respiration discrète qui soutient la concentration. Elles participent, à leur manière, à l’atmosphère de recueillement et de présence qui règne lors de chaque tirage.

Ici, l’image devient objet, trace, présence.